Tout savoir sur les Zones à Faibles Émissions (ZFE) !

La pollution atmosphérique est aujourd’hui l’un des principaux problèmes de santé publique en France et en Europe. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les particules fines et autres polluants présents dans l’air causent chaque année près de 40 000 morts prématurées en France. Face à cette urgence, des mesures ont été mises en place pour réduire les émissions liées au trafic routier, principal responsable de cette pollution. Parmi ces mesures : les Zones à Faibles Émissions (ZFE).

Adoptées dans le cadre de la loi Climat et Résilience en 2021, les ZFE visent à limiter progressivement l’accès aux véhicules les plus polluants dans certaines zones urbaines, afin de préserver la qualité de l’air et la santé des habitants.

 

1.  Comment fonctionnent-elles ?

Les ZFE reposent sur un principe simple : réguler l’accès des véhicules en fonction de leur niveau de pollution. Pour ce faire, la France utilise le système des vignettes Crit’Air, qui classe les véhicules en six catégories, de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’Air 5 (les plus polluants, souvent des diesels anciens).

Dans une ZFE, les municipalités décident quelles vignettes sont autorisées à circuler. Par exemple, à Paris, les véhicules Crit’Air 4, 5, et sans vignette sont déjà interdits. Et depuis janvier, la restriction d’accès à la ZFE aux véhicules Crit’Air 3 a elle aussi été instaurée. Ces restrictions s’appliquent sur des plages horaires définies et peuvent être renforcées au fil du temps.

 

2. Quelles implications pour les usagers ?

Les véhicules concernés :

  • Les voitures particulières : les anciens modèles essence (immatriculés avant 1997) et diesel (avant 2006) sont les premiers concernés.
  • Les utilitaires et poids lourds : ces véhicules professionnels, souvent très polluants, sont régulièrement ciblés.
  • Les deux-roues : les motos et scooters immatriculés avant juin 2000 doivent également se conformer aux restrictions.

 

Pour les particuliers :

Les ZFE impliquent des changements majeurs pour les automobilistes. Ceux qui possèdent un véhicule ancien et polluant devront envisager des alternatives. Cela peut passer par l’achat d’un véhicule électrique ou hybride, ou encore par le recours aux transports en commun, au covoiturage, ou à d’autres solutions comme l’autopartage.

Pour accompagner cette transition, l’État et les collectivités proposent des aides financières, telles que la prime à la conversion et le bonus écologique, qui permettent de réduire le coût d’achat d’un véhicule moins polluant.

 

Pour les professionnels :

Les poids lourds et les utilitaires ont souvent été parmi les premiers véhicules ciblés par les ZFE. Cela s’explique par leur impact important sur les émissions polluantes, en raison de leur motorisation souvent diesel et de leur utilisation intensive en milieu urbain. Là encore, des aides sont disponibles pour soutenir la transition : subventions pour l’achat de véhicules électriques ou au gaz, exonérations fiscales, etc.

Certaines catégories de véhicules bénéficient cependant de dérogations, comme les ambulances ou véhicules de secours par exemple.

 

3. Renforcement des règles

Depuis janvier 2025, les Zones à Faibles Émissions en France ont franchi une étape importante. Désormais, toutes les agglomérations comptant plus de 150 000 habitants sont tenues de disposer d’une ZFE, ce qui porte leur total à 43 sur le territoire national.

Les restrictions se sont étendues aux véhicules arborant la vignette Crit’Air 3 dans les métropoles du Grand Paris, de Lyon, Montpellier et Grenoble. Toutefois, des dérogations permettent une circulation limitée à 12 jours par an, à condition de disposer d’un pass spécifique.

 

En parallèle, les ZFE évoluent en fonction des progrès locaux en matière de pollution. Dans certaines zones où la qualité de l’air s’est nettement améliorée, comme dans les villes de Marseille, Rouen ou encore Strasbourg, les restrictions ont été assouplies. Cependant, la majorité des Zones à Faibles Émissions continuent d’appliquer des restrictions croissantes, conformément aux objectifs nationaux de réduction des émissions polluantes.

 

Les Zones à Faibles Émissions représentent un enjeu majeur pour améliorer la qualité de vie en milieu urbain et protéger la santé des populations. Bien qu’elles imposent des changements importants pour vous, particuliers et professionnels, elles ouvrent la voie à une mobilité plus propre et durable. Il est important que chacun reste attentif aux nouvelles règles et évolutions. Avec l’engagement des citoyens, des collectivités et de l’État, cette transition vers des villes plus respirables pourra être réussie.